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pour une présentation de

Trop de pétrole !  (Seuil 2007)

Avec le nucléaire
(Seuil 2012)





124 GW ou 94 GW nucléaire ?

Dans Trop de pétrole, la capacité nucléaire est 124 GW.

Dans Avec le nucléaire et Moins de CO2 pour pas trop cher elle est de 94 GW.

Comment cela se fait-il ?





Bienvenue aux lecteurs et aux futurs lecteurs de

Moins de CO2 pour pas trop cher

propositions pour une politique de l'énergie
 L'Harmattan, 2013


Après Avec le nucléaire publié il y a un an par le Seuil, pourquoi ce nouveau livre sur la politique de l'énergie en France ?

Voici quelques-unes des motivations :
Le lecteur trouvera ici des commentaires, des précisions, de nombreux liens vers d'autres documents, et aussi les corrections apportées aux (rares) erreurs qui se sont glissées dans le livre.
Il trouvera également les liens vers les feuilles de calcul qui dressent les tableaux de ressources et d'emplois d'énergie et calculent les coûts tout en lui permettant d'introduire ses propres hypothèses sur les quantités et sur les coûts.

Introduire de la raison dans un débat où l'on entend trop de vérités partielles et de contre-vérités - voir ici une liste d'erreurs communément répétées.
 
Evaluer le coût des différentes hypothèses mises en débat, en particulier sur la capacité de production d'électricité nucléaire.

Il en va  de dizaines de milliards d'euros par an en plus ou en moins selon la capacité nucléaire
A cet égard, dire le coût d'une diminution de la capacité nucléaire (par rappport à une autre solution où celle-ci serait augmentée), ce n'est pas prendre parti pour le nucléaire ; cacher ce coût, ce serait prendre parti a priori contre le nucléaire.

Faire des propositions précises et argumentées sur des points cruciaux, aujourd'hui particulièrement mal traités :
- définir un critère de coût permettant de distinguer les décisions utiles de celles qui sont trop coûteuses
- conditionner l'application des réglementations au respect de ce critère
- faire en sorte que les marchés de permis d'émettre du CO2 soient efficaces
- créer un impôt CO2 d'un type nouveau qui diminue l'incertitude sur le prix à la consommation et qui, dans un premier temps, sera très faible, voire nul
- mettre en place un nouveau mode de financement des décisions utiles pour que ceux qui les prennent ne dépensent pas plus que s'ils ne les avaient pas prises
- revoir de fond en comble le régime de l'électricité au plan national et européen
- pour la biomasse, tenir compte des caractéristiques de l'investissement forestier
- au sein de l'Union européenne, adopter un mode de coopération compatible avec le fait que l'énergie est une matière d'importance vitale relevant de la responsabilité des Etats membres (s'inspirer de la coopération mise en oeuvre par les accords de Schengen, pour Airbus ou en matière de sécurité et de défense)
- dans les négociations internationales, réclamer aux pays producteurs de gaz, pétrole et charbon une partie de la rente créée par la lutte contre les émissions de CO2.; pour cela prendre appui sur la solidarité de fait entre la France et les pays en développement démunis de ressources fossiles.

voir ici des extraits de la synthèse des propositions


La table des matières


La quatrième de converture 



Des extraits de

des erreurs courantes 

la synthèse des propositions 











Commentaires, précisions et corrections  
 

Vous trouverez ci-dessous de brefs commentaires, des mises à jour,  un erratum, des compléments et des liens vers différents documents qui étayent les analyses et les propositions présentées dans Moins de CO2 pour pas trop cher
Tout cela est classé au fur et à mesure de la lecture du livre - voir ici la table des matières
  
Introduction    chapitre 1      chapitre 2      chapitre 3      chapitre 4      chapitre 5      chapitre 6      chapitre 7      chapitre 8      chapitre 9      conclusion
six tableaux   erreurs fréquentes   synthèse






Introduction

Je recommande  le site de l'association Sauvons le climat




Chapitre 1 : la géopolitique du carbone. Sécurité d'approvisionnement en énergie et émissions de CO2

Le rapport Stern, en anglais Stern review  
Les rapports du GIEC  en français  ou en anglais
Le rapport du GIEC sur les ressources renouvelables 




Chapitre 2 : Pour moins de CO2, un indicateur et un critère de coût indépendants du prix du pétrole

- Comment passer de la vision théorique de la valeur du CO2 à la notion pratique de  "coût du CO2 évité" : pour plus d'explication que dans Moins de CO2 pour pas trop cher, on peut lire "le prix du CO2 expliqué aux nuls"  (pardon pour l'intitulé...)
- Sur la "valeur tutélaire du CO2", on peut prendre connaissance du rapport qui a été demandé au Centre d'analyse stratégique, le CAS (qui a remplacé le Commissariat général au Plan). Le CAS a trouvé une réponse alors même que cette notion de valeur tutélaire du CO2, vu d'un pays consommateur d'énergie comme la France, n'a de sens que si l'on précise à chaque fois qu'on l'utilise, quel est le prix du pétrole, du gaz et du charbon, ce qui est souvent oublié.




Chapitre 3 : L'Etat manque de critère de coût et se trompe d'objectif

Une erreur d'objectif qui coûte très cher : l'Etat retient comme objectif de diminuer la consommation d'énergie alors que le but est de diminuer les émissions de CO2. Dans le logement existant, si l'on rendait obligatoire de diminuer la consommation d'énergie pour amener les émissions au-dessous d'une certaine limite, on obligerait à dépenser beaucoup plus que si on laissait les gens libres de choisir la méthode qui leur permettrait de limiter comme il faut leurs émissions de CO2.
Pour le chiffrer, ou du moins avoir un ordre de grandeur, j'ai comparé plusieurs modes de chauffage et plusieurs degrés d'isolation thermique (pour tenir compte du coût de l'isolation thermique sur les bâtiments existants). Pour chaque combinaison "mode de chauffage-degré d'isolation thermique", le tableau calcule la consommation d'énergie, les émissions de CO2 et les dépenses.
La différence de dépenses selon que la contrainte porte sur la consommation d'énergie ou les émissions de CO2 est de quelques centaines d'euros par mois et par logement. Cela dépend beaucup des hypothèses. Mais chacun pourra introduire ses propres hypothèses ; un tableur fera les calculs.
Avec les hypothèses que j'ai utilisées, limiter les émissions de CO2 en limitant la consommation d'énergie est donc une faute de gestion politique dont le coût est de l'ordre de 15 à 20 milliards d'euros par an. Voir ici une note de présentation, une notice technique et le tableur .




Chapitre 4 : La production d'énergie en France, biomasse, gaz de schiste, électricité

La biomasse : chaleur et biocarburant

On peut consulter un rapport sur les réseaux de chaleur (Conseil général des mines) qui donne la part belle à la biomasse.
Sur les biocarburants, une page sur ce site ; sur la capacité de production de biomasse produite sur terrains agricole pour l'énergie, une étude de l'IDDRI 

Le coût de production d'électricité

Le nucléaire :

Dans Moins de CO2 pour pas trop cher comme dans Avec le nucléaire, j'ai fait l'hypothèse qu'un réacteur EPR de série coûterait 20 % moins cher que le prototype de Flamanville qui, en juillet 2011, était évalué à 6 milliards d'euros. A la fin de 2012, juste au moment où je donnais le bon à tirer à l'éditeur de Moins de CO2 pour pas trop cher, EDF informe que le coût de ce prototype sera de 8,5 milliards d'euros. J'ai donc pu seulement ajouter dans le livre, en guise d'avertissement, que le coût de production de l'électricité produite par un EPR sera peut-être supérieur à ce que j'ai indiqué mais que cela n'aura pas d'effet significatif sur le résultat.
En effet, même si le coût de l'investissement était supérieur de 30 % aux hypothèses que j'avais faites, le coût de production serait supérieur de 16 %, soit une différence de 9 €/MWh.
Pour que le lecteur puisse faire lui-même le calcul du coût de production d'électricité nucléaire en introduisant ses propres hypothèses, on trouvera un tableur et une note qui indique le mode d'emploi de ce tableur.

Les éoliennes
 
Pour comprendre comment la production des éoliennes s'introduit dans l'équilibre entre la production et la consommation d'électricité il faut se référer aux études très utiles de Sauvons le climat : une analyse heure par heure de la consommation d'électricité et de la façon dont elle est produite complétée par les corrélations que l'on peut en déduire. Les éoliennes produisent davantage lorsque l'on en a moins besoin. Une comparaison entre la France et l'Espagne semble montrer qu'il  n'y a pas de foisonnement entre les pays. Les éoliennes françaises obligent donc à exporter de l'électricité à des moments où le prix en bourse est très bas, voire négatif.
On peut aussi lire une étude très fouillée sur la question de l'intermittence, publiée par Sauvons le climat.
Une étude sommaire, réalisée à l'aide de papier quadrillé et d'un crayon permet de comprendre comment une production aléatoire se combine à une demande d'électricité elle-même fluctuante. Elle montre que le dispositif permettant de répondre aux fluctuations de la demande permettent d'absorber à peu près des fluctuations incontrôlées de la production à condition que celles-ci ne dépassent pas 10 à 15 GW. On peut voir cette étude ici.

On peut aussi consulter sur ce site la page sur l'électricité

Au total et en moyenne, dans Moins de CO2 pour pas trop cher, j'évalue le surcoût des éoliennes et du photovoltaïque par rapport au nucléaire à 110 €/MWh. Si le nucléaire est plus cher, le surcoût sera de 90 ou 100 €/MWh au lieu de 110 €/MWh, ce qui ne changera guère le résultat de l'évaluation de "moins de nucléaire".

Le choix de la capacité nucléaire
Le choix est politique. J'en ai abondamment parlé dans Avec le nucléaire.
Je dis seulement ici que si l'on estime le risque inadmissible, il faut arrêter toute production nucléaire. Si on ne le refuse pas par principe, on évalue s'il est intéressant de produire plus ou moins d'électricité nucléaire. Le choix ne tiendra pas seulement compte des coûts. Mais il ne peut pas les ignorer.




Chapitre 5 : Des tableaux de production et de consommation d'énergie pour diviser par trois les émissions de CO2

Le lecteur peut dresser lui-même son tableau en fonction de ses propres hypothèses.

Pour diviser par trois les émissions de CO2, les tableaux présentés dans Moins de CO2 pour pas trop cher sont les mêmes que dans Avec le nucléaire,  avec des capacités nucléaires de 94 GW (tableau A ou tableau 1), 65 GW (tableau B ou tableau 2), 40 GW (tableau C ou tableau 3) et pas de nucléaire du tout (tableau 4 légèrement différent du tableau D de Avec le nucléaire)
Dans Moins de CO2 pour pas trop cher se trouvent aussi un tableau représentant la situation actuelle et un un tableau représentant ce que serait la situation selon une évolution tendancielle.

CORRECTIF : dans les tableaux en annexe de Moins de CO2 pour pas trop cher, il y a quelques erreurs de recopie. Dans le tableau 0 (représentant la situation actuelle, p 149), il manque la consommation de biocarburant, pour 3 Mtep. Dans le tableau 4 (hypothèse sans nucléaire, p.153), la dernière colonne reprend par erreur les valeurs du tableau précédent. Il faut lire de haut en bas : Consomation par l'industrie : 41 Mtep ; par les transports :  26,5 Mtep ; dans les bâtiments, pour la chaleur  : 27 Mtep  et, pour les usages spécifiques de l'électricité : 11 Mtep ; consommation totale d'énergie :  106 Mtep. Production d'électricité :   351 TWh. Il y a d'autres corrections de détail à faire; Désolé pour cette fâcheuse erreur de recopie !

Ces tableaux sont proposés à titre d'exemples. Redisons que le lecteur peut introduire ses propres hypothèses.

Un scénario sans nucléaire et avec de très faibles émissions de CO2 a été proposé par l'association Négawatt. On trouvera  ici une analyse fouillée du scénario de Négawatt par Sauvons le climat 

L'Ademe a élaboré un scénario conforme aux orientations données par le Président de la République : il réduit la part de l'électricité nucléaire à la moitié de la consommation d'électricité (comme le fait le tableau 3 présenté dans Moins de CO2 pour pas trop cher). L'ADEME ne chiffre pas le coût de son scénario. C'est la grande faiblesse de telles réflexions ! De plus l'ADEME minimise les questions liées à l'intermittence de la production éolienne ou solaire. Voir ici une analyse approfondie du scénario de l'ADEME par Sauvons le climat.

De son côté, Sauvons le climat a élaboré un scénario de division par quatre des émissions de CO2, le scénario Négatep. Il est très proche du scénario 94 GW de nucléaire que je présente dans Avec le nucléaire  et dans Moins de CO2 pour pas trop cher. Les principales différences sont celles-ci : Négatep ne remet pas en cause les capacité de production éolienne et solaire décidées par le Grenelle de l'Environnement. C'est peut-être réaliste mais, de mon côté, je recherche ce qui coûte le moins cher. Ces capacités sont donc limitées à 13 GW, la seule justification de telles dépenses (autrement complètement inutiles) étant de démontrer notre savoir faire industriel. Négatep table sur une ressource en biomasse de 30 ou 35 Mtep thermiques ; à mon avis, en ajoutant la biomasse venant de la forêt et celle qui l'on peut produire sur des terres agricoles, on doit pouvoir arriver à 40 Mtep. Voir ici. Par ailleurs, Négatep vise une division des émissions de CO2 par 4 alors que je me contente d'une division par 3, qui correspond à une division par 4 ou 5 de la moyenne des émissions des pays de l'OCDE.

Le projet allemand peut se réaliser s'il n'est pas imité : lorsque le vent souffle bien et que la demande d'électricité est plutôt basse, le prix de l'électricité à la bourse de l'électricité est aujourd'hui extrêmement bas et même négatif. Cela ne suffit-il pas à montrer que, dans l'état actuel des capacités de stockage, il serait très coûteux d'augmenter la capacité éolienne ou solaire ? Une bonne partie de la production potentielle ne pourrait pas être écoulée, ce qui augmenterait encore le coût de cette électricité.




Chapitre 6 : Moins de CO2, plus de dépenses. Moins de nucléaire ? Encore plus de dépenses

Une fois que la limite dequantité de CO2 est fixée, pour respecter cette limit, il faudra dépenser plus que si l'on ne s'était pas imposé de limite. La diffférence dépend bien sûr du prix auquel nous importons pétrole, produits pétroliers, gaz et charbon

S'obliger à diminuer notre consommation d'énergie fossile ne nous coûtera pas beaucoup si le prix du pétrole est très élevé mais nous demandera un gros effort si celui-ci est bas. Mais cet effort ne serait pas vain car il renforcerait notre autonomie énergétique et créerait des emplois chez nous plutôt qu'à l'étranger.

Les effets sont complètement différents si, pour une même limite d'émissions de CO2, on diminue la capacité nucléaire. Cette décision de diminuer la capacité nucléaire sans toucher à la limite d'émission de CO2 n'aura pas d'effet, en première approximation, sur notre consommat d'énergie fossiIe. Mais il faudra dépenser davantage pour l'isolation thermique ou pour produire de l'électricité éolienne ou solaire. Cela ne renforcera nullement notre sécurité énergétique, créera des emplois pour économiser l'énergie ou en produire mais en détruira autant, voire davantage, dans d'autres secteurs de l'économie.
 
Les effets sur l'emploi : halte au mensonge public ! On ne redira jamais assez que le fait d'affirmer que le remplacement de nucléaire par des éoliennes ou du photovoltaïque est créateur d'emplois est un mensonge public caractérisé ! Il en est de même des prétendues créations d'emplois dans l'isolation des bâtiments pour la partie des dépenes d'isolation qui n'est pas "remboursée" par les économies d'énergie.

Voici comment est calculé le coût de "moins de nucléaire"

Pour diviser par trois nos émissions au moindre coût, il faudrait à mon avis augmenter la capacité nucléaire à 94 GW, soit une soixantaine d'EPR, le même nombre de réacteurs qu'aujourd'hui mais plus puissants. Alors on s'aperçoit - ce qui devrait ravir les amateurs de solutions équilibrées - que la consommation finale d'énergie provient à parts égales de nucléaire et d'énergie renouvelable (chaleur solaire, géothermie, biomasse et énergie hydraulique). Voilà une parité efficace !

Pour calculer le coût de moins de nucléaire, j'ai supposé que l'énergie est payée par le consommateur finale 115 €/MWh HT, soit 140 €/MWh TTC et j'ai fait des hypothèses sur le coût de l'isolation thermique et des équipements. Les tableurs publiés sur ce site permettent au lecteur de faire ce calcul en modifiant ces hypothèses.

Si le coût du nucléaire est supérieur de 9 €/MWh  à ce que j'ai calculé cf. plus haut),  le coût de moins de nucléaire (la différence entre ce que l'on dépenserait avec 94 GW nucléaire et avec 40 GW nucléaire) ne sera pas de 35 milliards d'euros par an moins de 30 milliards, ce qui reste évidemment énorme.
Le coût de l'EPR évité, au lieu d'être de 1 milliard d'euros par an, serait de 890 millions d'euros par an, ce qui est considérable !





Chapitre 7 : La politique de l'électricité ; Etat et marché concurrentiel

Pour plus de développement sur l'économie de l'électricité, on peut se référer à un rapport du Conseil général des mines et de l'Inspection générale des  finances.




Chapitre 8 : Les moyens de l'Etat et des collectivité locales : réglementation, marché du CO2, impôt, financement, infrastructures...

 Moins de CO2 pour pas trop cher a été écrit pour pouvoir écrire ce chapitre, qui regroupe les propositions que je fais depuis des années pour que la politique de l'énergie soit efficace.

J'ai proposé en particulier ceci : un indicateur de coût indépendant du prix du pétrole ; puis, à l'aide de cet indicateur, un critère de coût maximum. Cela permet de conditionner l'application d'une réglementation au respect de ce critère, de créer un impôt qui porte le prix à la consommation finale à une niveau conforme à ce critère. Il est possible de créer cet impôt en faisant en sorte que, pendant quelques années, son montant soit nul. Son efficacité n'en sera pas diminuée car il fixe une perspective à long terme indépendante du prix du pétrole et du gaz sur le marché international. Par ailleurs je propose une méthode pour aider financièrement les investissements utiles sans créer d'effet d'aubaine.  




Chapitre 9 : l'Union européenne, le monde

Dans ce chapitre on trouvera aussi des propositions qui ne sont pas dans l'orthodoxie. L'énergie étant un produit essentiel est de la responsabilité des Etats, ce que confirme le traité sur l'Union européenne. Les positions des Etats étant très différentes, il ne peut pas y avoir un marché unique de l'énergie. Si l'on en prend acte,  il pourra se nouer entre les Etats membres des coopérations très fructueuses.




Conclusion : pour une politique crédible

Une politique est crédible si le pouvoir peut expliquer clairement pourquoi il prend telle ou telle décision. Or il est incapable de dire pourquoi il a décidé d'arrêter les réacteurs nucléaires de Fessenheim ; il est incapable d'expliquer pourquoi il veut réduire la part du nucléaire à la moitié de la consommation d'électricité.
L'Etat sera crédible s'il inscrit ses décisions dans une vision à long terme et s'il démontre qu'il choisit les moyens qui coûtent aussi peu que possible.




Annexe 1 : des tableaux de production et consommation d'énergie

 
Voir plus haut, chapitre 5.




Annexe 2 : des erreurs fréquentes

Rédiger et publier ce recueil d'erreurs fréquentes, qui ressemble à un bêtisier, fait courir le risque d'un retour de boomerang. Mais il m'a paru qu'il est utile de dire clairement ce que l'on pense du discours des autres quand on estime qu'il s'égare. La pensée unique serait le pire mal dont peut souffrir la politique de l'énergie.




Annexe 3 : Synthèse - Débats et arguments /propositions

Pour le lecteur pressé.










La table des matières
de
Moins de CO2 pour pas trop cher
Propositions pour une politique de l'énergie

 

Introduction

 

Chapitre 1 : La géopolitique du carbone

Une situation alarmante

Décider dans l’incertitude

Deux fois trop d’énergie fossile dans le monde

Le libre jeu du marché nous conduirait dans le mur

Un sérieux risque sur l’approvisionnement en énergie fossile

Des besoins en énergie insatiables et des ressources inépuisables – mais coûteuses : les ressources en énergie et leur coût, le prix des énergies

 

Chapitre 2 : Pour moins de CO2, un indicateur et un critère de coût indépendants du prix du pétrole

Prix et coûts, coûts marginaux et coûts moyens, comment éviter les malentendus : dans une vision globale et théorique ; la réalité est très différente ; la valeur tutélaire du CO2, une notion qui risque d’être trompeuse 

Le prix du CO2 sur un marché du CO2 : ce qui détermine le prix du CO2 ; un marché du CO2 réduit l’incertitude sur le prix de l’énergie ; la spéculation sur le marché du CO2 

Pour éviter des émissions de CO2, un indicateur et un critère de coût indépendants du prix du pétrole

 

Chapitre 3 : L’Etat manque de critère de coût et se trompe sur l’objectif

Un critère de coût maximum

Une erreur d’objectif qui coûte cher : économiser l’énergie est un objectif parfois trompeur ; erreur d’objectif dans le bâtiment

 

Chapitre 4 : La production d’énergie en France : biomasse, gaz de schiste, électricité

La biomasse : chaleur, biocarburant : les usages possibles ; la capacité de production ; comment utiliser au mieux la biomasse

Que faire des ressources nationales en gaz de schiste ?

Le coût de production d’électricité : nucléaire, hydraulique, gaz, éoliennes, photovoltaïque ; stockage d’électricité ; stockage du CO2 ; le nucléaire est moins cher ; il renforce la sécurité d’approvisionnement

Quelle capacité nucléaire ? Logique capitaliste ou service public de l’électricité

 

Chapitre 5 : Des tableaux de production et de consommation d’énergie pour diviser par trois les émissions de CO2

La production d’énergie : la biomasse, la chaleur du soleil et celle du sol ; l’électricité

La consommation dans les transports

La chaleur dans le bâtiment et le logement, chauffage et eau chaude : les économies et la consommation d’énergie pour la chaleur ; l’utilisation de l’électricité pour se chauffer et pour chauffer l’eau ; les réseaux de chaleur

Les autres usages de l’énergie

Trois tableaux de division par trois des émissions de CO2 selon la capacité nucléaire : économies d’énergie, mobilité, capacité nucléaire ; très bonne sécurité d’approvisionnement en électricité avec 80 % d’électricité nucléaire

Sans nucléaire ? Diviser les émissions par trois ; par dix ; le projet allemand peut fonctionner s’il n’est pas imité ; la nouvelle civilisation de l’Internet de l’électricité ? Un beau récit…

 

Chapitre 6 : Moins de CO2, plus de dépenses. Moins de nucléaire ? Encore plus de dépenses

Le coût de moins de CO2, le coût de moins de nucléaire : le coût du CO2 évité par un programme de division par trois des émissions ;  le coût de l’EPR évité ; l’hypothèse de sortie du nucléaire ; au total 

Les effets sur l’emploi : des créations d’emplois ou une destruction d’emplois ? De très gros besoins de formation professionnelle

 

Chapitre 7 : La politique de l’électricité ; Etat et marché concurrentiel

Régime de marché concurrentiel ou régime administré ? La propriété remarquable d’un parc de production d’électricité adapté à la demande ; la concurrence génère un oligopole et lui procure de confortables marges ; autres inconvénients de la concurrence dans le secteur de l’électricité ; du bon usage d’une certaine concurrence ; un tarif qui imite ce que donnerait une concurrence parfaite en en évitant les excès

La loi NOME, nouvelle organisation du marché de l’électricité 

Pour un dispositif qui mette efficacement en relation producteurs et consommateurs

Ferons-nous simple si l’on peut faire compliqué ? « Acheteur unique » ou « libre jeu du marché » ; un tarif progressif ou une aide aux consommateurs qui en ont besoin ? Pour utiliser efficacement l’électricité : compteurs communicants et tarifs incitatifs

 

Chapitre 8 : Les moyens de l’Etat et des collectivités locales : réglementation, marché du CO2, impôt, financement, infrastructures…

La réglementation : limiter les dépenses ; le cas de la nouvelle réglementation thermique des bâtiments

L’évaluation des infrastructures publiques

Les marchés de permis d’émettre du CO2 

Un impôt CO2 calculé pour que le prix à la consommation finale augmente progressivement

Le financement des investissements utiles

Financer la sylviculture pour diminuer les émissions de CO2

Le rôle des collectivités territoriales

 

Chapitre 9 : L’Union européenne – le monde

L’Union européenne : l’énergie, un produit qui touche à l’économie, à la cohésion nationale et à la sécurité publique ; un même but par des voies différentes ; non pas un mais des marchés de l’énergie en Europe ; de nouveaux modes de coopération au sein de l’Union européenne ; plusieurs cercles de coopération

Le monde : l’Union européenne est bien démunie ; les relations avec les pays en développement ; la gouvernance nucléaire

 

Conclusion : pour une politique crédible

 

Annexe 1 : six tableaux représentant la production et la consommation d’énergie

La situation actuelle

La situation dans trente ans, pour diviser par trois les émissions selon quatre jeux d’hypothèses : augmentation de la capacité nucléaire de façon à minimiser les dépenses ; stabilisation de la capacité nucléaire ; réduction de la capacité nucléaire de façon que la production nucléaire soit la moitié de la consommation d’électricité ; arrêt total de la production nucléaire

Ce que serait la situation dans trente ans selon une évolution tendancielle

 

Annexe 2 : des erreurs fréquentes

 

Annexe 3 : synthèse

Débats et arguments

Propositions








Moins de CO2 pour pas trop cher

Propositions pour une politique de l’énergie

La quatrième de couverture


La France peut devenir presque autonome en énergie et diviser par trois ses émissions de CO2 sans diminuer les possibilités de transport sur route et en avion ni dépenser des fortunes.

Pour cela, elle peut fonder sa transition énergétique à égalité sur deux ressources nationales : les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire. Si l’énergie nucléaire n’est pas refusée par principe, Henri Prévot ne voit en effet aucune raison de ne pas en tirer pleinement parti, pour le bien de la France et du monde en général. Pour éviter des dépenses inutiles, les énergies renouvelables sont essentiellement l’énergie hydraulique, la chaleur du sol et du soleil, captée par des pompes à chaleur, et la biomasse pour fournir de la chaleur et du biocarburant de seconde génération.

Les véhicules et le chauffage hybrides, utilisant indifféremment de l’électricité et une énergie fossile, garantissent la sécurité d’approvisionnement.

Pour réaliser ce programme alors que l’Etat est impécunieux, un impôt CO2 d’un type nouveau et un mode de financement, lui aussi nouveau, diminueront l’incertitude née de l’imprévisibilité du prix du pétrole et nous inciteront tous à faire les investissements utiles et pas trop coûteux.

 

 





Moins de CO2 pour pas trop cher – propositions pour une politique de l’énergie

Des erreurs fréquentes

extraits

Signaler ce que l’on croit être une erreur est nécessaire à la qualité du débat.

- « L’humanité manquera d’énergie » : non, l’énergie techniquement accessible est très abondante. Tout est une question de coût. Par contre, pour éviter le risque d’un réchauffement catastrophique, les émissions de CO2 doivent être limitées.

- Donner au CO2 une valeur indépendante du prix du pétrole : si une limite d’émission de CO2 est fixée, le coût du CO2 est ce qu’il faut dépenser en plus pour la respecter. Il dépend donc des prix du fioul du gaz ou du carburant. Il est faible ou nul si ceux-ci sont hauts.

- Confondre économie d’énergie et économie d’énergie fossile : c’est une des erreurs les plus fâcheuses de la politique de l’énergie. Il est souvent possible de diminuer les émissions de CO2, c'est-à-dire la consommation d’énergie fossile, en augmentant la consommation d’énergie. Cette erreur nous coûtera très cher : plusieurs centaines d’euros par an et par logement, plusieurs milliards par an à l’échelle nationale.

- Utiliser le « coût moyen » de l’efficacité énergétique pour justifier des dépenses : il faut connaître le coût du CO2 de chaque décision (changer de fenêtres, installer un pompe à chaleur, etc.) pour éviter celles qui sont trop coûteuses.

- Evaluer le coût de production de l’électricité éolienne ou photovoltaïque en oubliant qu’elle ne peut pas s’adapter à la demande et que le stockage de l’électricité est très coûteux.

- Penser que l’hydrogène est une source d’énergie ou qu’il permet de « stocker » l’électricité : c’est vrai mais à un coût exorbitant.

- « Les énergies vertes sont créatrices d’emplois » : c’est faux lorsqu’elles remplacent du nucléaire car elles créent de l’emploi inutile et empêchent de créer des emplois utiles. Les travaux sur le bâtiment évitant une consommation de fioul ou de gaz créent de l’emploi en France s’ils ne coûtent pas plus cher que l’énergie économisée.

- Comparer le coût de production photovoltaïque avec le prix de l’électricité payé par le consommateur, la prétendue « parité réseau ».

- Vouloir créer un impôt CO2 qui augmente progressivement : c’est une erreur car la consommation d’énergie fossile dépendra non pas de l’impôt mais du prix à la consommation finale. Mieux vaut programmer une hausse du prix à la consommation finale du fioul, du gaz et du carburant.

- Vouloir créer un marché européen unique de l’électricité alors que les pays sont maîtres de la façon de produire leur électricité.

Au sujet du nucléaire - voir Avec le nucléaire (Seuil).

- « Réduire la capacité nucléaire pour réduire le risque » : si le risque est inacceptable il faut arrêter toute production nucléaire. Sinon, on le compare aux dommages que le nucléaire permet d’éviter, et on augmente la capacité nucléaire.

- « Il est éthiquement préférable d’arrêter le nucléaire » : erreur car, tout au contraire, les pays qui maîtrisent cette technique ont, à l’échelle mondiale, la responsabilité de l’exploiter pleinement.

- « Pour améliorer la sécurité d’approvisionnement, la part de la production nucléaire doit être de 50 % de la consommation d’électricité car ‘on ne met pas tous les œufs dans le même panier’ ». C’est une erreur : il est possible d’avoir une excellente sécurité d’approvisionnement en électricité avec plus de 80 % d’électricité nucléaire en développant les usages hybrides de l’énergie : voitures hybrides et chauffage hybride utilisant l’électricité et une autre forme d’énergie (carburant, biocarburant, gaz, fioul, biofioul, biomasse). En cas de forte demande d’électricité ou de défaillance d'un moyen de production, les utilisateurs « hybrides » passeront sur l’autre forme d’énergie, qui se stocke très bien. Faisons tomber nos œillères, ne parlons seulement d’électricité et ayons une vue intégrée de l’énergie.

 


Synthèse des propositions présentées dans Moins de CO2 pour pas trop cher

Extraits

 

Les émissions françaises de CO2 sont très inférieures à celles des autres pays développés ; pourtant la France a intérêt à diviser ses émissions par trois ou quatre. Pourquoi ? Parce que nous risquons d’être privés de pétrole, de gaz ou de charbon par les pays exportateurs au motif ou au prétexte du réchauffement climatique. La France a donc intérêt à diminuer sa consommation d’énergie fossile avant d’y être brutalement obligée. Ce faisant, elle améliorera sa balance commerciale.

Fixer la capacité nucléaire de façon à minimiser les dépenses

Le scénario de division par trois des émissions françaises de CO2 le moins coûteux passe par une augmentation de la capacité nucléaire : le même nombre de réacteurs qu’aujourd’hui, mais plus puissants.

Les moyens seront biocarburant de seconde génération, véhicules hybrides, meilleur rendement des moteurs, développement des transports doux et des transports en commun, isolation thermique, chauffage solaire, chauffage hybride (électricité et fioul ou gaz), pompes à chaleur, réseaux de chaleur à la biomasse ou à la géothermie, etc. L’énergie consommée proviendra à part égale de sources naturelles (biomasse, chaleur du sol et du soleil, hydraulique) et d’énergie nucléaire.

D’autres scénarios sont possibles mais beaucoup plus coûteux : réduire la production nucléaire à la moitié de la consommation d’électricité obligerait à dépenser 25 à 30 milliards d’euros par an de plus que si la capacité nucléaire augmentait. Eviter un réacteur nucléaire nous obligerait à dépenser 1 milliard d’euros par an de plus.

Sur www.hprevot.fr, le lecteur peut refaire les calculs à partir de ses propres hypothèses.

Fixer un critère de coût maximum des actions permettant de diminuer les émissions de CO2

Une fois que la capacité nucléaire sera décidée, il sera possible de dire si une action qui diminue la consommation d’énergie fossile est utile ou inutilement coûteuse. Une action utile sera une action qui serait intéressante si le prix payé par le consommateur pour le fioul, le gaz ou le carburant était à un certain niveau. Ce niveau ne dépend pas du prix mondial du pétrole mais dépend beaucoup de la capacité nucléaire. Pour le gazole, il sera de 1,8 ou 2 € par litre à la pompe si la capacité nucléaire augmente. Si la capacité nucléaire diminue, il sera de  2,5 ou 3 € par litre.

Ne pas rendre obligatoires ni financer sur fonds publics des actions qui ne répondent pas au critère de coût. Revoir en conséquence les réglementations thermiques des bâtiments.

Créer un impôt calculé de façon que les prix à la consommation finale du fioul, du gaz et du carburant soient supérieurs à des prix plancher qui augmenteront progressivement Verser aux ménages dont les revenus sont faibles une dotation indépendante de leur consommation d’énergie.  Selon  la valeur initiale des prix  à la consommation, le prix augmentera chaque année de 2 ou 3 c€/litre,  2 ou 3 €/MWh, 20 ou 30 € par  mètre cube.

Pour susciter les investissements utiles (réseau de chaleur à la biomasse, remplacement d’une chaudière au fioul par une pompe à chaleur, travaux d’isolation thermique, etc.), les financer avec des prêts dont les annuités de remboursement ne coûtent pas plus que la valeur de l’énergie économisée. Pour la biomasse, tenir compte du caractère très spécifique de l’investissement forestier.

Politique de l’électricité : revenir vers le système qui a si bien fonctionné en France, ce que le droit de l’Union européenne permet. Ne plus subventionner éoliennes ou photovoltaïque, sauf quelques gigawatts dans le cadre d’une politique industrielle.

Au niveau européen : Fixer aux Etats membres des limites d’émission de CO2 et les laisser libres des moyens utilisés pour les respecter ; ouvrir un nouveau mode de coopération entre Etats membres, comme les accords de Schengen ou la coopération qui a permis la création d’Airbus.

Au niveau mondial : Prendre en considération la communauté d’intérêt entre la France, l’Union européenne et les pays en développement démunis de ressources fossiles, face aux pays exportateurs.



                                                                                                




Comment, de 2007 à 2012,  la capacité nucléaire qui permet de réduire les émissions de CO2 au moindre coût

est passée de 124 GW - Trop de pétrole !
à 94 GW
- Avec le nucléaire (2012) et Moins de CO2 pour pas trop cher (2013)


Dans Trop de pétrole ! (Seuil 2007), le tableau croisé de ressources et d’emploi d’énergie qui divise par trois des émissions de CO2 en minimisant les dépenses suppose que l’on produise pour la consommation en France 828 TWh d'électricité nucléaire, ce qui suppose une capacité nucléaire de 124 GW (supposant que la durée moyenne de fonctionnement pour répondre à la consommation française est de 6700 heures par an). Dans Avec le nucléaire (Seuil, 2012) et Moins de CO2 pour pas trop cher (l’Harmattan 2013), pour diviser les émissions de CO2 par trois avec la même durée moyenne de fonctionnement des centrales nucléaires, il suffit d’une capacité nucléaire de 94 GW soit 30 GW de moins. Ces deux tableaux sont très proches du « tableau de référence » publié sur Internet.

Cela demande une explication, d’autant plus que la quantité de biomasse disponible pour produire de l’énergie est supposée être de 50 Mtep thermiques dans Trop de pétrole ! et de 40 Mtep dans le tableau de référence.

La consommation d’énergie par le transport

Dans Trop de pétrole !, il est supposé que les distances parcourues sur route pour le transport de personnes comme pour celui de marchandises augmentent au rythme de 1% par an soit deux fois moins vite qu’antérieurement et que les distances parcourues en avion augmentent de 2% par an, là aussi deux fois moins vite qu’antérieurement. Au total une augmentation de 35 %. Quant aux distances parcourues sur rail, je supposais qu’elles seraient multipliées par deux.

Dans le tableau de référence, je fais la même hypothèse pour ce qui est du rail mais je suppose que les distances parcourues sur route et en avion augmentent comme la population soit 11 %. Il s’agit de distances parcourues par les véhicules, ce qui veut dire que la mobilité par personne peut augmenter si les véhicules sont mieux utilisés, notamment par covoiturage.

L’efficacité énergétique des véhicules est le résultat du progrès technique (rendement des moteurs, poids des véhicules, etc.), du type de véhicule utilisé (petits véhicules urbains, voire deux roues motorisés en ville) et du comportement des conducteurs. Dans Trop de pétrole !, je supposais qu’elle augmenterait de 21 %. Dans les livres plus récents, je suppose qu’elle augmente de 30 %.

Dans Trop de pétrole ! la consommation de biocarburant est de 22 Mtep ; elle est de 13 Mtep dans Avec le nucléaire  et Moins de CO2 pour pas trop cher, de 11 Mtep dans le tableau de référence. Il serait possible de produire 22 Mtep si la quantité de biomasse pour la chaleur et le biocarburant est de 50 Mtep thermiques et il serait possible de produire plus de 11 ou 13 Mtep de biocarburant si elle est de 40 Mtep, mais cela demanderait beaucoup plus d’énergie électrique (pour apporter au processus de production de la chaleur et de l’hydrogène). C’est une des raisons qui expliquent la différence de capacité nucléaire.

Dans Trop de pétrole !, la consommation d’électricité sur route est de 6 Mtep, équivalant à 18 Mtep de carburant liquide ; dans le scénario de référence, elle est de 4,8 Mtep électriques.

 
La consommation d’énergie dans les bâtiments pour la chaleur – chauffage, eau chaude et cuisson

Selon Trop de pétrole !, la consommation thermique dans le résidentiel et le tertiaire est de 50 Mtep. Dans le tableau de référence elle est de 46,3 Mtep. Pour évaluer l’inflexion que cela suppose, les valeurs doivent être rapportées non à la consommation actuelle mais à ce qu’elle serait selon une évolution tendancielle. En 2007, on estimait généralement que cette évolution tendancielle conduirait à une consommation de 70 Mtep dans trente ans. Aujourd’hui, les estimations sont plutôt de 67 Mtep. D’autre part, j’ai modifié à la hausse le coût de production du biocarburant et de l’électricité nucléaire, ce qui a un effet sur la consommation d’énergie pour se chauffer.

Entre les valeurs retenues en 2007 d’une part, 2012 d’autre part, la principale différence vient de l’utilisation des pompes à chaleur, qui se traduit dans la consommation d’électricité et la « consommation » de chaleur solaire. Cette dernière serait de 5 Mtep selon Trop de pétrole !, de 13 Mtep selon le tableau de référence, la plus grande partie pompée par les PAC et une moindre partie en chauffage direct d’eau sanitaire. La consommation d’électricité pour le chauffage serait de 19 Mtep selon Trop de pétrole !, 12,4 Mtep selon le tableau de référence, c’est-à-dire comme aujourd’hui, ce qui suppose que du chauffage électrique existant aujourd’hui soit transformé avec des PAC (ce qui diminuera la consommation) et que des chauffages au fioul ou au gaz soient complétées ou remplacées par des PAC. Il est probable que l’hypothèse 12,4 Mtep électriques est trop basse.

 
La consommation d’électricité spécifique dans le résidentiel et le tertiaire

Les hypothèses faites en 2007 et 2012-2013 sont les mêmes, soit 16 Mtep contre 13,5 Mtep aujourd’hui. Je n’ai pas voulu sous-estimer l’ampleur des nouveaux usages de l’électricité, qui n’ont pas fini de nous surprendre.

 
Au total, sans tenir compte de ce qui est consommé pour la production de biocarburant, la consommation finale d’électricité est de 61 Mtep dans Trop de pétrole ! et de 55,2 Mtep dans le tableau de référence. Pour produire du biocarburant, elle est plus importante dans le premier que dans le second.

 
La production d’électricité

Dans Trop de pétrole !, il n’y a pas du tout d’éoliennes ni de photovoltaïque. Dans le tableau de référence il y a une capacité totale de 13 GW à des fins de démonstration du potentiel industriel des entreprises françaises.

 

Tout cela explique la différence de 30 GW nucléaire entre les hypothèses faites en 2007 et en 2012-2013.
 

Comparaisons entre elles des hypothèses faites dans Trop de pétrole ! (2007) d’une part

dans le tableau de référence de 2012 d’autre part *

 

Principales différences

       les autres paramètres sont peu changés

Trop de pétrole !

Voir ici

Scénario de référence 2012

Voir ici

 

Capacité nucléaire

124 GW

93,5 GW

Capacité de biomasse

50 Mtep thermiques

40 Mtep thermiques

Transport sur route et en avion

 

 

Evolution des distances parcourues

+ 30 %

+ 11 %

Evolution de l’efficacité énergétique

+ 21 %

+ 30 %

Consommation de biocarburant

22 Mtep

11 Mtep

Consommation d’électricité sur route

6 Mtep électrique

4,8 Mtep électrique

 

 

 

Résidentiel et tertiaire (bâtiments)

 

 

Consommation d’énergie de chaleur

50 Mtep

46,3 Mtep

Chauffage venant du soleil, dont PAC

5 Mtep

13 Mtep

Consom. d’électricité pour chaleur, dont PAC

19

12,4

 

 

 

Au total, hors production de biocarburant

 

 

  Consommation finale d’énergie

150 Mtep

139 Mtep

  Consommation finale d’électricité

61 Mtep – 708 TWh

55,2 Mtep -  640 TWh

Pour production de biocarburant

14 Mtep -160 TWh

4 Mtep - 46 TWh

 
* Le tableau A de Avec le nucléaire p. 204 et le tableau 1 de Moins de CO2 pour pas trop cher  p. 150 sont très proches du tableau de référence.