Diviser par trois nos émissions, même si nous sommes seuls

Cela n'aura aucune influence sur l'effet de serre, évidemment.

Cela aura d'autres effets ; ces effets "externes" sont-ils favorables ou non ?


Tout bien considéré, l'argument le plus fort est la sécurité d'approvisionnement en énergie alors même que les réserves en pétrole, gaz et charbon seront encore très abondantes. Paradoxal sans doute mais sans doute exact.

Cette page a été complètement refondue en 2011 et complétée, au sujet de l'autonomie énergétique, fin 2016.

Si la France s'engage dans une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus forte que les autres pays, cela aura comme effet qu'elle dépensera pour produire ou pour économiser de l'énergie davantage que les autres pays.

Dans notre scénario les entreprises confrontées à la concurrence internationale peuvent se procurer leur énergie au prix mondial. Pourtant, une réaction immédiate est de se dire : "si l'énergie coûte plus cher pour le même service rendu, nous pénalisons notre économie par rapport aux autres".

Passons donc en revue, sans complaisance,  les différents "effets externes" d'une politique de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Ces effets externes sont  : la création d'emplois, l'autonomie énergétique, une bonne place dans les négociations internationales, préparer nos entreprises aux nouvelles techniques économes en énergie fossile, l'aménagement du territoire,  diminuer la pollution en ville.

La création d'emplois ? 

Nous avons ouvert une longue page sur le sujet. Dans le domaine de l'énergie, ce programme suscitera la création d'un demi million d'emplois environ (après avoir tenu compte des destructions d'emplois dans le domaine de l'énregie). Mais nous expliquons que cela ne signifie pas, loin s'en faut, une création nette d'emplois dans l'ensemble de l'économie. Néanmoins, il peut être plus facile à un décideur politique de prendre des mesures, nécessairement peu populaires, qui conduisent les Français à augmenter leur taux d'activité si, par ailleurs, il peut leur montrer qu'il y a du bon travail à faire, utile pour la France et pour le monde. C'est l'esprit du rapport Camdessus : montrer qu'il y a de quoi travailler et proposer des mesures pour augmenter la quantité de travail réalisée en France. Nous ajoutons un secteur d'activité nouvelle que n'ont pas cité les auteurs du rapport.

S'il y a création nette d'emplois, cette création compensera partiellement le surcoût de l'énergie.  Comme ces emplois seront de toute nature et répartis sur tout le territoire, il n'est pas improbable qu'il y ait une création nette d'emplois mais on ne peut pas dire qu'il est aujourd'hui démontré que la création d'emplois suffit à justifier ce programme.

Préparer nos entreprises aux nouvelles techniques économes en énergie fossile ?

Dans tous les domaines, un tel programme leur donnera une avance certaine. Nous l'avons déjà sur le nucléaire ; nos entreprises sont très bien considérées en ce qui concerne le logement d'une part, les services publics et l'aménagement urbain d'autre part ; elles ajouteront à leurs compétences les réseaux de chaleur, la gestion efficace des différentes sources de chaleur, les circulations douces etc. Elles deviendront compétentes sur le biocarburant, de la graine au moteur, sur les véhicules bi-énergie etc., toutes techniques qui pourraient connaître un développement mondial. Il est difficile de chiffrer cet avantage donné à notre économie.

L'aménagement du territoire ?

Ce programme maintient de l'activité sur tout le territoire. A combien évaluer cet avantage ? Cette affaire relève de la politique plus que de l'économie. L'expérience montre que la France est prête à y consacrer des sommes très importantes, ce qui nous permet de ne pas désertifier nos campagnes.

Diminuer la pollution en ville ?

Si les véhicules en ville sont propulsés par l'électricité et si les habitations consomment beaucoup moins d'énergie, l'atmosphère de nos villes en sera  améliorée. Mais il ne faut pas perdre de vue que les voitures modernes sont très peu polluantes. Il doit être possible de calculer l'effet sur la santé de ces pollutions. Il s'agit là d'un avantage tangible, immédiat, qui se répercute très rapidement sur le pouvoir d'achat de tout un chacun.

Une bonne place dans les négociations internationales ?

On aurait pu l'espérer, mais on s'est rendu compte à Copenhague et à Cancun que les efforts déjà engagés par l'Union européenne ne l'ont pas aidée le moins du monde à se faire entendre des grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Chine ni des pays émergents ou en développement. 

L'autonomie énergétique ? Paradoxalement, alors même que les ressources sont surabondantes, c'est sans doute le principal avantage d'un programme de forte diminution des émissions de CO2

Plus des trois quarts des réserves de gaz, pétrole et charbon se trouvent dans une douzaine de pays dont plusieurs détiennent tout ou partie des attributs de la puissance : territoire, population, richesse, puissane minitaire, finances, culture : les Etats-Unis, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Iran, le Brésil, l'Arabie Saoudite, l'Afrique du sud, l'Australie... Lorsqu'il apparaîtra que les dommages dus au changement climatique causé par les émissions de CO2 sont trop graves, il apparaîtra sans doute aussi que la régulation des émissions par une réduction de la production d'énergie fossile sera beaucoup plus facile que de rédurie la consommation par la fiscalité ou la réglementation. Je développe cette thèse dans "la nouvelle géopolitique du CO2" (Esprit juin 2010).  Fin 2016, on peut prévoir que l'expérience de la baisse de coût du pétrole aura montré aux pays à bas coût de production à quel point ils ont intérêt à s'entendre ; par ailleurs, les Etats-Unis, qui seront bientôt autonomes auront plutôt intérêt à ce que les prix mondiaux soient haut.même sans parler des émissions de CO2

On peut lire ici quelques considérations sur les prochains accords, qui pourraient être très différents de l'accord de Kyoto.

 
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